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Potez Aéronautique : ambitions croissantes

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En croissance de 15 à 30 % par an et en développement à l’international, l’entreprise plus que centenaire d’Aire-sur-l’Adour, spécialisée dans les aérostructures complexes et intérieurs de cabines pour avions civils et militaires, vient d’ouvrir un nouveau centre de formation pour former ses futurs salariés, comme elle le fait depuis plus de 20 ans.

Potez aéronautique

Antoine Potez, PDG de Potez aéronautique © Thibault Toulemonde

Les chiffres peuvent donner le tournis à pas mal d’entrepreneurs du territoire confrontés actuellement au contexte économique incertain. Chez Potez Aéronautique, la croissance annuelle tourne autour de 15 à 30 % sur les cinq dernières années, avec un chiffre d’affaires de 78 millions d’euros en 2023, et en passe d’atteindre les 100 millions d’euros. Sur le seul site d’Aire-sur-l’Adour, le nombre de collaborateurs est passé de 330 à 800 pendant la même période, et ils sont au total 1 300 à travailler pour le groupe dans les Landes, en France et à l’international.

Une saga familiale industrielle

« Nous faisons partie des rares entreprises à avoir continué de croître pendant le covid, avec la chance d’avoir une activité bien répartie entre la défense et le civil, et une partie militaire qui a compensé, par sa croissance, les chutes du civil. 2024 est aussi une très bonne année, dans une croissance dynamique », assure le PDG Antoine Potez, arrière-petit-fils du fondateur Henry Potez qui coinventa, avec Marcel Dassault, l’hélice éclair au début du XXe siècle, équipant bientôt la majorité des avions alliés pendant la Première Guerre mondiale.

C’est en 1924 à Méaulte, sa ville natale dans la Somme, qu’Henry Potez construit un ensemble industriel qui sera, jusqu’aux nationalisations de 1936, une usine aéronautique parmi les plus modernes et importantes au monde. Cette année-là, l’industriel présente le Potez 25 à la 9e Exposition internationale aéronautique au Grand Palais, à Paris, un appareil militaire destiné aux opérations de reconnaissance et de bombardement, et entré dans la légende aux mains de Jean Mermoz et d’Henri Guillaumet lorsqu’il traverse la cordillère des Andes pour l’Aéropostale.

En 1958, le groupe Henry Potez rachète Air Fouga, le créateur du Fouga Magister, un autre avion de légende qui a porté les couleurs de la Patrouille de France de 1964 à 1980 et dont les pièces étaient fabriquées à Aire-sur-l’Adour. Reprenant l’usine landaise, celle de Toulouse-Blagnac et le bureau d’études, l’ancienne entreprise se mue alors en Potez-Air-Fouga, et c’est en 1960 qu’elle devient tout simplement Potez.

 D’autres projets de développement sont dans les tuyaux, la tendance devrait se poursuivre

Rachat de Metraltec

Le site d’Aire-sur-l’Adour où est désormais implanté son siège social, ne va alors cesser de se développer, s’ouvrant de plus en plus au civil et aux pièces de transport de passagers. À la mort du patriarche à 90 ans, son petit-fils Roland lui succède en 1991, faisant de l’entreprise un « équipementier de rang 1 des plus grands constructeurs d’avions », avec bientôt un bureau d’études pour des projets allant du design au support client en opérations, et toujours, bien sûr, la fabrication. En 2022, il passe la main à ses fils, Antoine et Henry, actionnaires à parts égales. Le premier devient président du groupe, le second s’occupe aujourd’hui plus particulièrement du site qui vient d’être racheté au Pays basque espagnol.

Car depuis quelques années, Potez Aéronautique grossit hors des Landes : création en 2016 d’un site de production à Séville (120 personnes), acquisition d’Aérofonctions, basée à Figeac (Lot) pour se diversifier dans les matériaux composites, partenariat avec la société AAA dans l’optique de s’installer en Inde à travers la joint-venture AAA Potez technology India Ltd, et donc en novembre dernier, le rachat de Metraltec (rebaptisée Potez Aeronotika), une société familiale espagnole de Vitoria-Gasteiz, spécialisée dans la fabrication de pièces élémentaires métalliques pour des programmes civils et militaires avec 70 employés hautement qualifiés dans l’usinage, le traitement de surface et la peinture. « D’autres projets sont dans les tuyaux, la tendance devrait se poursuivre », assure Antoine Potez.

En attendant, le président de Potez Aéronautique n’était pas peu fier d’inaugurer le nouveau centre de formation du groupe, juste avant Noël à Aire-sur-l’Adour, à deux pas de la cité scolaire Gaston-Crampe, où il a fait sa scolarité avec son frère. « Ce centre n’est pas simplement un bâtiment mais une vision, un engagement en faveur de la formation professionnelle, destiné à nourrir les besoins en main-d’œuvre qualifiée du secteur aéronautique, et plus particulièrement de notre site de production ici pour son propre développement. Ce site est un projet pédagogique qui témoigne de notre capacité à répondre aux défis actuels auxquels fait face tout le secteur », insiste-t-il.

Ici, la formation professionnelle trouve ses origines au début des années 1990 avec son père et son équipe de l’époque. « Ce n’était pas une initiative ordinaire et classique, l’industrie était plutôt faite pour produire que pour former, a rappelé Roland Potez, mais face à la carence du système éducatif qui ignorait l’industrie, et l’absence d’offre pour nos métiers quand on préférait former des BTS en papeterie, nous avons pris notre destin en main pour créer cet outil qui connaît le remarquable développement qu’on connaît aujourd’hui. Sans cette capacité à former les jeunes passionnés, il n’y aurait probablement plus d’industrie aéronautique sur Aire. »

Roland Potez, entouré de ses fils Antoine et Henry, devant le portrait de leur arrière-grand-père, Henry Potez © Thibault Toulemonde

Embauches après formation

Un tournant stratégique vers ce nouveau centre à deux pas de l’usine historique, a eu lieu il y a quatre ans lors d’une table ronde à Toulouse sur la pénurie de main-d’œuvre. « En analysant les données, j’ai compris qu’environ 70 % de nos ajusteurs monteurs étaient issus de notre formation certifiée CQPM (certificat de qualification paritaire de la métallurgie). Un chiffre impressionnant qui explique à ce jour la stabilité de notre effectif productif. Nous avons su compenser, au fil du temps, les départs à la retraite notamment, par des talents locaux qu’on a nous-mêmes formés. Cette capacité interne est un élément différenciateur clef de notre compétitivité face aux concurrents », selon Antoine Potez.

Et si, à une époque, son père a été tenté de faire partir une partie de la production au Maroc ou dans les pays de l’Est pour de la main-d’œuvre « low cost », l’attachement au territoire a jusqu’ici toujours été plus fort dans la famille, pour « développer l’activité et l’économie locales. Potez c’est le facteur X pour notre ville, l’attractivité maximale », a salué le maire Xavier Lagrave, lors de l’inauguration de ce « training center », comme écrit en bleu sur le tout nouveau bâtiment accueillant un atelier de 350 m², trois salles de cours et deux bureaux.

Agents de contrôle, ajusteurs, usineurs, chaudronniers, peintres… Désormais, quatre formations peuvent ici être dispensées à une cinquantaine de personnes en simultané par une équipe constituée d’un coordinateur pédagogique, un coordinateur technique, une coordinatrice du tutorat en entreprise, et huit formateurs en CDI, a expliqué Cyril Alvarez, responsable de la formation qui est aussi passé par la cité scolaire Gaston-Crampe.

Les personnes qui viennent se former chez Potez viennent d’horizons très divers, souvent en reconversion professionnelle. © Thibault Toulemonde

« Rendre possible » l’avenir

L’établissement scolaire aturin fait d’ailleurs logiquement partie des partenaires avec lesquels travaille Potez pour assurer ses missions de formation, comme avec, entre autres, France Travail, la Région Nouvelle-Aquitaine, IFI peinture, l’UIMM, Morgan services, Derichebourg, Manpower, Adecco…

« Les gens formés viennent d’horizons très divers, souvent en reconversion professionnelle, et à parité hommes-femmes. C’est aussi valorisant pour eux de travailler dans l’aéronautique plutôt qu’ailleurs et ils sont embauchés derrière », explique Olivier Senaux, responsable de plusieurs agences de travail temporaire Proman dans le Sud-Ouest.

Pour 2025, de nouveaux métiers vont s’ajouter aux formations existantes, en technicien méthode ou opérateur en réparation de matériaux composites. « Nous sommes déjà prêts à relever le défi des prochaines années, pour un avenir solide pour nos talents locaux et faire briller Potez dans le ciel de l’excellence », a souligné Cyril Alvarez, concluant à la manière de Saint-Exupéry : cet avenir, « il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible. »

Sans cette capacité à former les jeunes passionnés, il n’y aurait probablement plus d’industrie aéronautique sur Aire

© Thibault Toulemonde

En chiffres

– 78 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, vers les 100 millions pour l’exercice suivant

– Plus de 1 300 collaborateurs dont 800 sur le site d’Aire-sur-l’Adour où est basé le siège social. Présent aussi à Figeac (Lot), Bayonne, Bordeaux, Santo Tirso (Portugal), Séville, Vitoria-Gasteiz (Espagne) et en Inde

– Une cinquantaine de personnes en simultané peuvent être formées dans le nouveau centre de formation du groupe inauguré en décembre

Montée en cadence pour l’aviation militaire

Dans le bâtiment Concorde de l’usine aturine, sont montés des tronçons du Falcon 2000, de l’A400M (transport militaire) ou du Rafale, avant d’être envoyés chez les avionneurs pour l’assemblage final, par convoi exceptionnel. « Depuis deux ou trois ans, nous sommes passés de la cadence 1 à la cadence 4 pour supporter Dassault qui a vendu pas mal à l’export », explique Aurélien Homblé, directeur de production chez Potez Aéronautique. Dans le même temps, des salariés font désormais plutôt du 2/8 ou du 3/8 pour tenir les commandes sur la chaîne Rafale.

Chez Potez, on assemble aussi des pièces de l’avion radar de l’armée américaine en restant bien à l’abri des regards. Un peu plus loin, dans le bâtiment Falcon, des tests d’étanchéité sont menés sur des voilures d’autres avions civils ou militaires, en même temps que sont polis à la main et par robot, des becs mobiles et fixes destinés à augmenter la portance des ailes à l’atterrissage, du côté du hangar Fouga Magistère.

Des demandes insolites parfois aussi pour ce spécialiste des intérieurs cabines : le groupe aéronautique a ainsi déjà dû créer une rampe de porte passager en plaqué or pour un émir d’un pays du golfe arabo-persique.


Publié par Julie DUCOURAU

Date
17/01/2025
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